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Une fois par mois ou tous les 2 mois, j’essaie d’aller à Paris pour faire les musées. J’ai les pass, j’entre gratuitement, j’essaie de regarder un maximum de choses. Les musées d’art, le centre Pompidou par exemple, ils sont immenses et il y a beaucoup d’oeuvres. Quand je fais un musée, je marche assez vite dedans, je regarde les oeuvres comme je feuillete une magazine. Quand il y a une oeuvre qui m’attire, je m’arrête et je la regarde attentivement. Je prends une photo, je note le titre et le nom de l’artiste, puis je passe à une l’autre pièce. Je prend un peu de temps devant la pièce, mais pas trop, parce qu’il y a encore beaucoup de pièces à voir. J’ai pas assez de temps. Parce que j’habite pas à Paris, je dois rentrer, j’ai d’autres musées et galeries à faire, j’ai des rendez-vous avec les amis pour l’Happy hour, etc. Je regarde les oeuvres plus tard, quand je suis rentré au Havre, sur l’ordinateur ou mon smartphone, dans ma chambre ou dans le bus, je réfléchis sur la pièce et me renseigne sur l’artiste.
Sur internet, il y a beaucoup trop d'informations. C’est impossible de tout consulter et il y a beaucoup d’informations inutiles. Depuis qu’internet est devenu quelque chose d’important pour moi, (en tant qu’outil, espace, contexte, etc.) ça a changé ma manière de recevoir les informations et percevoir la réalité. Je vis le monde comme je vis sur internet qui est un immense catalogue: au lieu de lire, je feuillete. Dans cet environnement où la quantité règne sur la qualité, je fais tout le temps du trie, je “curate”. Je scanne, capte, lèche, sent avec mon antenne avant de le regarder. Avec mon antenne, je vois mais je ne regarde pas, je capte. Je suis dans une sorte d'état de transe, comme lors la consultation de facebook ou instagram. Je surf dans un océan d’informations, je skie sur une montagne d’informations. Mon expérience au musée est devenu comme celle d’une grande surface (et l’inverse aussi). Dans la rue, je capte différemment les objets ou les matériaux qui ne sont pas trop censé servir à faire l’art. C’est même surréel, comme quand je suis dans un rêve. Ils me parlent, je les capte, comme Duchamp a dit que “les readymades, je les ai pas cherché, ils me parlaient.”